Stagiaire en droit en Thaïlande

Me Belynda Francoeur (Montréal, Canada)

AHQ : La Thaïlande est-elle une bonne terre d’accueil pour un stagiaire en droit?
BF : J’ai eu la chance inestimable de croiser Me Brousseau qui m’a accueillie à bras ouverts dans son cabinet juridique (Isaan Lawyers). Sans son aide, il m’aurait été difficile de trouver un poste semblable. Son cabinet est unique dans le nord-est de la Thaïlande en raison de sa pratique diversifiée servant une clientèle internationale tout en travaillant avec des pairs et du personnel thaïlandais.

À la base, je voulais acquérir une expérience pratique en gestion interculturelle dans le cadre de mes études supérieures.
Ainsi, la Thaïlande est la terre d’accueil par excellence car les Thaïlandais adorent et sont fascinés par les étrangers. Ils nous surnomment »farang». Partout où je vais, je suis le centre de l’attention parfois à mon grand dam.

La Thaïlande est un système de droit mixte. Le droit privé thaïlandais se base sur des principes civilistes. Mes réflexes de civiliste m’ont alors été très utiles car nous travaillons avec le Code Civil et Commercial Thaïlandais. Par exemple, je n’aurais jamais cru traiter des questions de démembrements du droit de propriété tel que l’usufruit, la propriété superficiaire ou l’usage.

AHQ : Avez-vous côtoyé d’autres stagiaires étrangers?
BF : Aucun. Dans la ville où je vis nous sommes une minorité d’étrangers soit environ 1 ou 2% de la population, ce qui rend mon expérience encore plus unique.

AHQ : Pouvez-vous nous partager une de vos plus belles expériences en Thaïlande?
BF : La Thaïlande est connue comme le pays du sourire mais aussi pour sa cuisine. Elle est partout. Des petits kiosques offrant des nouilles, des viandes frites, des fruits ou des jus de fruits et même des cafés peuplent les rues et les ruelles. Je dirais que nous ne vivons pas au jour le jour mais de repas en repas. Par ailleurs, chaque période de la journée a son propre marché et ce, sur un cycle de 24 heures.

AHQ : Quel a été le défi le plus difficile à relever dans cette terre d’accueil?
BF : Je croyais que la langue serait mon plus grand défi mais il c’est avéré qu’il a été déclassé par le choc des mentalités, particulièrement appliqué au travail, le fût. Bien qu’Isaan Lawyers ait sa place d’affaires en Thaïlande, il n’en reste pas moins que sa clientèle est composée d’occidentaux avec leur mentalité occidentale orientée vers les résultats. Avec mes collègues, j’ai dû trouver une méthode de travail pouvant satisfaire notre clientèle occidentale. Voici 3 exemples concrets de défis auxquels j’ai fait face:

La notion du temps. Pour les occidentaux, le temps c’est de l’argent. Lorsqu’un problème se présente, nous le réglons le plus rapidement possible. Pour les Thaïs, le temps peut être une solution pour régler le problème. Parfois, il me semble qu’ils espèrent que le problème soit relégué aux oubliettes avec le temps. Ainsi, instaurer un agenda et constamment les informer des futurs événements est une tâche récurrente au bureau particulièrement avec les avocats thaïs senior.

Le sens des priorités. Les Thaïs sont linéaires. Ils vont lire leurs courriels un par un et les régler un par un et non par priorité à moins qu’on leur mentionne le degré de priorité.

Responsabilité. Dans notre domaine, nous sommes imputables pour nos opinions et actions professionnelles. Plus souvent qu’autrement lorsque que nous questionnons les Thaïs, ils nous répondent: »Up to you». Ce qui veut dire qu’ils ne veulent pas prendre de décision ou même avoir une opinion car cela impose une responsabilité qu’ils ne veulent pas prendre. Dans plusieurs cas, nous devons trouver les réponses nous-mêmes.

AHQ : Conseilleriez-vous à d’autres stagiaires de partir pour la Thaïlande?
BF : Ce choc culturel permet de remettre en question et d’identifier les points forts et les points faibles de notre propre culture. Il s’agit d’une prise de conscience quant à une méthode de travail que nous prenons pour acquise.

J’ai rencontré des clients provenant de partout au monde et créé de nombreux contacts. La proximité d’autres pays m’ont aussi permis de visiter le Laos, le Cambodge et beaucoup de provinces de la Thaïlande. Les échanges d’information et d’expériences m’ont permis d’acquérir une vision plus globale des affaires internationales. Je suis comblée d’avoir pu vivre cette expérience et d’avoir travaillé avec Me Brousseau et son équipe.

Une réponse

  1. Daval dit :

    Bonjour, j’aimerais avoir plus de renseignements sur votre logement ? Le stage au cabinet rémunéré? La situation thaïlandaise visa ?
    Cordialement,
    Daval Cesarine

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