Un entretien avec Me Josée Touchette, Directrice exécutive de l’OCDE

Qui est Me Josée Touchette ?

Directrice exécutive de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) depuis 2017, Me Touchette est responsable de la gestion et de la coordination des services centraux de l’Organisation, notamment de la gestion financière et des ressources humaines, des technologies de l’information et des services de communication interne, de la gestion des conférences, de la sécurité, de la traduction et de l’interprétation, ainsi que l’ensemble des services opérationnels, d’infrastructure des bâtiments et de logistique.

Me Touchette contribue à façonner les orientations stratégiques générales de l’OCDE et veille à ce que les fonctions de gestion centrale offrent un soutien efficace à l’ensemble de l’Organisation dans l’exécution de sa mission. Elle voit entre autres à ce que l’Organisation soit dotée d’un cadre de politiques corporatives robuste ainsi qu’à la bonne gestion de ses ressources. En tant que présidente du Comité de gestion de crise, elle a également développé et mis en œuvre la stratégie de gestion de la pandémie de l’Organisation. Il va sans dire que son rythme de travail est soutenu et ses défis, multiples !

Avant de se joindre à l’OCDE, Me Touchette a occupé plusieurs postes de haute direction au sein de la Fonction publique du Canada, notamment à l’Office national de l’énergie, à Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, au ministère de la Défense nationale et à Justice Canada. De nationalité canadienne, Josée Touchette est membre du Barreau du Québec et comptable et membre de l’Association des comptables professionnels agréés de l’Ontario. Titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université Queen’s ainsi que d’une licence en droit civil et d’un baccalauréat en sciences sociales de l’Université d’Ottawa, elle détient également désignation ICD.D de l’Institut des administrateurs de sociétés du Canada.

Un dévouement au service public

Le profil de Me Touchette laisse facilement transparaitre sa dévotion à l’intérêt public. Elle ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme lorsque nous lui demandons ce qui a animé son parcours professionnel :

« Ma passion pour le service de l’intérêt public est le fil rouge de ma carrière !  Je crois que quand on est animé par la passion, on ne compte pas les heures, on ne voit pas le temps passer.  Cela dit, pour vivre de sa passion, il faut être prêt.e à s’investir, à maîtriser son art, à vouloir sans cesse s’améliorer, se perfectionner.  Il faut avoir l’humilité de reconnaître ses limites et savoir trouver des appuis, des relais et forger des partenariats qui permettent de se dépasser pour mieux servir l’intérêt public. »

« Le droit mène à tout, à condition d’en sortir »

Me Touchette a entamé sa carrière dans un cabinet d’avocats montréalais. Ayant toutefois grandi au sein d’une famille où le service public était une mission, elle dit avoir vite compris que son « cœur ne battait pas au rythme de la pratique privée » et a suivi dans les pas de ses parents, tous deux au service public. Elle a rejoint les rangs du ministère de la Justice à Ottawa au sein de la section du droit à l’information et de la protection des renseignements personnels, qui était à l’époque un tout nouveau domaine de droit où tout était à faire.

Me Touchette a par la suite cumulé plusieurs postes de direction, tant au sein de divers ministères canadiens qu’au sein de l’OCDE. Elle nous dit que sa formation juridique l’a aidée à naviguer à travers le domaine de la gestion. Elle l’explique notamment par le fait d’avoir développé des capacités analytiques rigoureuses, une facilité à s’exprimer succinctement et clairement ainsi qu’une aptitude à saisir les nuances tout en voyant émerger les tendances au sein d’informations qui peuvent sembler disparates. En plus de cela, le droit enseigne que l’éthique, l’équité et l’égalité de traitement doivent être à l’avant-plan de notre pratique, des dimensions qu’elle dit être « au cœur d’une approche de gestion juste et saine ».

Elle note que ces compétences sont d’importants atouts lorsqu’il s’agit de gérer des projets et des équipes, « on doit pouvoir élaborer des politiques d’application générale mais savoir aussi comment traiter les cas particuliers ; on doit communiquer, convaincre les parties prenantes surtout quand il s’agit de trancher des questions épineuses ou de mettre en œuvre des mesures contraignantes ».

Ses conseils pour la prochaine génération de juristes

« Chaque époque présente des défis qui lui sont propres et ceux de mon époque sont très différents de ceux d’aujourd’hui.  Si je devais prodiguer deux conseils à de jeunes juristes, d’abord ce serait d’être ouvert.e.s, d’être curieux.ses et enthousiastes ; ensuite, je leur conseillerais de s’exercer à maîtriser leur art, de remettre cent fois sur le métier leur ouvrage.  Lorsqu’on fait preuve d’ouverture d’esprit et d’enthousiasme, on est davantage susceptible de saisir les occasions qui se présentent inopinément et de s’en enrichir.  Et lorsqu’on cultive l’excellence, on est reconnu.e comme tel.le et les occasions se présentent d’elles-mêmes.  Il s’agit alors d’un cercle vertueux qui ne pourra qu’ouvrir de nouveaux horizons.  À tous et à toutes, j’offre mes meilleurs vœux de succès et de plénitude. »

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *